C’est à partir du rassemblement dominical autour de l’église que se créa une certaine activité commerciale.

 

Les marchands maraîchers de Cheneché et des marais de la Pallu et peut-être de l’Envigne, venant à Latillé, un marchand oignonier de Lencloître se fit dévaliser, pourquoi donc, s’il était courant de se déplacer jusqu’aux foires de Latillé, ne pas venir à Neuville où l’affluence des fidèles appelait le commerce.

Concernant le marché du dimanche, la première datation remonte en 1598. Il envahissait les rues et le cimetière (situé à l’époque en lieu de notre place actuelle).

Lors des bals populaires pour les foires et les assemblées, l’on dansait au milieu des tombes.

Célébrations religieuses et marchés du dimanche apportaient donc des "troubles" aussi bien pour le curé et ses ouailles que pour les forains sans oublier…"les morts".

L’église, à cette époque, se trouvait sur l’emplacement approximatif de l’Hôtel de ville actuel. En 1779, un arrêt du Parlement en date du premier juin "fait défense de tenir aucune foire ni marché dans la paroisse de Neuville et dans les autres paroisses et bourgs environnants , ni de tenir aucune assemblée de façon quelconque, les jours de dimanches et fêtes annuelles et solennelles, sous les peines portées par ledit arrêté". Il semble que le Parlement ait perdu son temps et que les gens de Neuville aient continué, comme par le passé, à commercer le dimanche, sauf les jours de Pâques.

En 1804, le marché prenant de l’ampleur, le cimetière à moitié désaffecté mais servant d’étals pour les tombes encore existantes avec chevalet et autres monuments funéraires, les auberges à proximité de l’église étant bruyantes, la discorde fut totale entre le clergé et la municipalité. Pour "bien faire", la municipalité décida la construction d’une halle pour les bouchers et les marchands de grains.

L’édifice serait parallèle à l’église , une rue les séparerait. Le cimetière désaffecté, le nouveau allait prendre place au lieu dit le " Quator-zain" entre la rue de Bellefois et la route de Clan , sur une terre commune aux Châtelains de Cheneché et d’Etables.

En 1829, le marché provoquait sans cesse des problèmes entre le clergé et la municipalité. Un arrêté du 16 mars 1829 interdit le marché du dimanche, il serait remplacé par un autre le vendredi. Cet arrêté ne fut jamais appliqué !

En 1859, à 4 h du matin, le 2 octobre, le feu se déclare dans les combles de la mairie, celle-ci sera détruite, les archives également. L’église fut sauvée grâce à la ruelle les séparant et à la lutte contre l’incendie.

En 1860, le maire et le curé, parvenaient à un accord, car il fallait reconstruire la mairie et les travaux d’agrandissement de l’église n’étant qu’à un tiers réalisés, on décida donc de démolir l’édifice religieux.

La nouvelle église serait implantée sur un terrain entre la place du champ de foire (place Napoléon) et la place du marché. Le presbytère se situerait sur le côte gauche de l’église (actuellement la Poste).

La mairie serait construite sur l’emplacement de l’ancienne en s’inspirant toujours d’une halle avec arcades au rez-de-chaussée.

La place du marché serait reliée à l’église par le percement d’une rue baptisée rue Impériale (actuellement rue Victor Hugo).

Le 1er décembre 1866, la nouvelle église est terminée et la mairie le 16 août 1867, on avait fait vite. A la fin du 19ème siècle, on ne reconnaissait plus la modeste bourgade de 1789. Et depuis le marché a toujours lieu le dimanche !

Merci à Mrs Roger BARTHON, Jacques DEFIOLLE, Jean-Michel MAZAURIC.

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